Mystérieuse attraction III

- Je t'en prie Clothilde, Assieds-toi... Je te promets que je t'expliquerai tout... Mais pour l'instant écoute-moi...

Clothilde n'y croyait pas. Elle restai immobile, le regard fixe, le visage inexpressif. Elle avait l'impression de voir un fantôme. Quelque chose en elle ne pouvait se résigner à cette épreuve de réalité. 

-Nom de Dieu Clothilde... C'est moi, Eric! Assieds-toi s'il te plaît et écoute-moi!

Plongée dans un profond mutisme, Clothilde n'avait pas les mots pour décrire ce qui l'habitait. Son corps réagit soudain. Le giflant, elle sortit du bistrot en claquant la porte. 

-Et ben! Elle est en colère la p'tite dame! Che pas ce que vous lui avez fait, mais je crois qu'elle vous en veut..."

-Ouais... 

Eric se leva, s'approcha du comptoir et sortit de sa poche un billet qu'il tendit au barman. 

-Gardez la monnaie, ça fera pour le dérangement.

Il enfila sa veste, mit son écharpe, et sortit.

Clothilde était encore là, debout, les bras croisés, au bord du trottoir.

Il s'approcha d'elle et lui serra les épaules. Elle réagit d'un léger frémissement.

-Je suis désolé de t'avoir fait vivre ça... Crois-moi, je ne voulais pas que ça se passe comme ça... Je comprends que tu puisses m'en vouloir... Mais j'ai besoin de toi.

Elle se retourna. Ses yeux laissaient paraître une vive émotion. Elle bascula lourdement sa tête contre sa poitrine, s'agrippa à lui avec force. L'étreinte suscita chez Clothilde une profonde envie de pleurer.

...

La police retrouva le corps d'Antoine complètement mutilé, à l'orée du bois qui sépare le quartier Est de la décharge public. L'inspecteur Ferdinand arriva rapidement sur les lieux, découvrant avec stupeur l'état dans lequel on l'avait laissé. A première vue, des coups violents avaient été portés, essentiellement au visage. Ses ongles avaient été arrachés et le bout de son sexe sectionné, probablement avec un couteau. La méthode était simple, efficace, presque typique. Pour Franck, il devait en savoir trop. On avait probablement essayé de le faire parler. De quoi? ... Il n'en savait rien. 

 La police scientifique avait déjà délimité la zone de recueil d'indices. Rien n'avait été trouvé, à part une chaîne en or. Aucune inscription ne pouvait permettre une quelconque identification. Il fallait attendre les résultats du légiste et du labo. 

-Inspecteur! Inspecteur!

-Quoi?

-On a fait le tour du quartier... On a rien trouvé de bien concluant. Par contre, on a peut-être un témoignage... D'une certaine Madame Blanche, qui vit dans le coin depuis une vingtaine d'années. Elle dit avoir vu deux mercedes près du bois. Elles avaient apparemment les feux éteints. Mais ce dont elle sûre c'est qu'elle a vu deux types sortir quelque chose du coffre de la seconde voiture. Ils sont restés à peine un quart d'heure d'après elle... 

-D'autres informations sergent?

-C'est à peu près tout ce qu'elle a pu nous dire.

-Okay, vous allez continuer de filtrer tout le coin jusqu'à ce qu'on en ait un peu plus. Exécution!

-Très bien inspecteur.

...